La Turquie continue d’exercer une pression sur l’adhésion de la Suède à l’OTAN, malgré de nouveaux développements tels qu’une nouvelle loi antiterroriste en Suède et une pression accrue de la part des pays occidentaux. Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris et spécialiste de la Turquie, estime que bien que la Turquie ne soit pas disposée à faire beaucoup de concessions, de nouveaux éléments pourraient rebattre les cartes dans ce dossier.
Après un an de blocage, la question de savoir si la Suède obtiendra enfin sa carte de membre au sein de l’OTAN se pose. Depuis la réélection de Recep Tayyip Erdogan en Turquie, l’un des deux seuls pays parmi les 31 membres de l’OTAN avec la Hongrie à ne pas avoir encore ratifié l’adhésion suédoise, les responsables occidentaux affichent un optimisme résolu.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a même déclaré qu’une adhésion avant le sommet de l’organisation politique et militaire à Vilnius en juillet serait “absolument possible”. Il a annoncé qu’il se rendrait bientôt à Ankara pour discuter de la question.
Le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, a affirmé que la Suède avait honoré tous ses engagements et qu’il voyait la fin de cette période de blocage comme le résultat d’un marathon plutôt que d’un sprint. Les États-Unis ont également exhorté la Turquie à donner rapidement son feu vert, soulignant que la Suède avait pris des mesures importantes pour répondre aux préoccupations légitimes de la Turquie.
Parmi ces mesures, on compte notamment une nouvelle loi interdisant les activités liées à des groupes extrémistes, renforçant ainsi la législation suédoise en matière de terrorisme. Cela constitue une garantie donnée à Ankara, qui reproche depuis plusieurs mois à la Suède de servir de refuge à des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée comme terroriste par Ankara, la Suède, l’Union européenne et les États-Unis.
Cependant, il reste à voir si ces concessions suédoises seront suffisantes pour infléchir la position de la Turquie. La fin de cette impasse entre Ankara et les pays occidentaux est-elle proche ? Didier Billion, spécialiste de la Turquie, apporte des éléments de réponse à cette question.
Selon Didier Billion, le veto turc ne se pose plus dans les mêmes termes qu’auparavant. Bien qu’il y ait des avancées vers une adhésion de la Suède, cela pourrait se faire au prix de concessions sur certaines exigences turques. La nouvelle loi visant à limiter les activités des groupes extrémistes démontre que la Suède n’a pas abandonné son objectif d’adhérer à l’OTAN. Cependant, il est peu probable que cela soit suffisant pour résoudre complètement la situation complexe dans laquelle se trouve Stockholm.
Malgré ces développements encourageants, la question de l’adhésion de la Suède à l’OTAN reste en suspens. La pression persistante exercée par la Turquie et les négociations en cours soulignent la complexité de la situation et la nécessité de trouver un terrain d’entente pour permettre à la Suède de rejoindre l’alliance militaire. L’issue de cette situation reste incertaine, mais les efforts diplomatiques se poursuivent dans l’espoir de trouver une solution mutuellement satisfaisante.